Après le délirant Ace Ventura : Détective Chiens et Chats en 1994 et Menteur, menteur en 1997, la troisième collaboration de Tom Shadyac et Jim Carrey se scelle par une comédie décevante, qui préfère les dimensions moraliste et mélodramatique du film à l'exploitation du pouvoir comique de l'acteur de The Mask.

D'ailleurs, Bruce tout puissant n'est pas sans rappeler le film de Chuck Russell : comme dans The Mask, une série de mésaventures s'abat sur la vie médiocre d'un trentenaire, - Bruce, journaliste d'une chaîne de télévision locale -, avant que celui-ci ne se retrouve muni de pouvoirs exceptionnels ; pouvoirs en l'occurrence confiés par Dieu "Himself", incarné par l'éclatant Morgan Freeman. Voici, enfin, l'occasion - l'exposition est un peu longue - pour Bruce de remettre de l'ordre dans sa vie et pour Jim Carrey d'enchaîner grimaces, mimes - sa gestuelle est toujours aussi hilarante - et situations loufoques.

La comparaison s'arrête là cependant. Car, The Mask ne cesse de surenchérir en gags délirants. Quant à lui, le potentiel comique de Bruce tout puissant est très vite laissé à l'abandon au profit des problèmes sentimentaux de Bruce (il doit reconquérir sa belle), puis de la réflexion sur la place de la religion chez chacun. Celle-ci reste pourtant très conventionnelle, éternel leitmotiv de la force présente en chacun de nous, etc.

Rien de bien original en somme… Jim Carrey a beau exceller dans tous les registres, tout l'attrait du film repose sur une phase humoristique malheureusement trop courte, amuse-bouche de l'avalanche délirante qu'aurait pu être Bruce tout puissant.